Lundi 6 janvier 2014 : « ACCENTS » au FARBAND

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Logo_Farband_BannièreProjection du film « L’accent, une langue du dessous » réalisé par Céline Masson, maître de conférences à l’université Paris Diderot et Samia Serri, Studio Vidéo Paris Diderot (70 mn). Débat avec Max Kohn, psychanalyste.


« D’où vous vient votre accent ? »

A partir de cette proposition, nous avons filmé des juifs ashkénazes et séfarades qui nous ont fait entendre leurs accents et par les accents leurs rythmes de vie, la musicalité de leur histoire, les chants, les comptines qui se transmettent malgré tout et par delà l’exil voulu ou forcé, par delà les traumatismes. En somme, quelles traces de culture transmettons-nous dans les déplacements ? Quelque chose reste lorsque tout a été perdu.

Chacun témoigne d’une route singulière, parfois difficile, où se sont entrecroisées les langues. La maternelle avec les langues apprises lors des déplacements. Nous avons choisi les accents juifs ashkénazes et séfarades dans le français. Le yiddish, le judéo-espagnol et le judéo-arabe. Comment cette petite langue dans la bouche, la mameloshn (langue-mère) s’est elle introduite dans les langues apprises lors des déplacements, des exils.

Au commencement, il y avait les accents qui sont des paysages où s’installe une langue, les saveurs essentielles à la bouche. Des accents, naissent les langues qui prennent lieu dans ce paysage ; ils sont comme autant de traces, de points de bâti pour tisser les langues. Les accents d’origine n’ont pas de langue si l’accent les précède, ils tapissent notre bouche. Les accents d’origine butent sur la langue pour se mettre en bouche, ils hantent comme des fantômes les bouches d’histoire par les langues qu’elle investit. L’accent est un environnement géographique, une trace de lieu, de ciel et d’eau, une efflorescence de sonorités.

Les personnages :

Simha Arom, ethnomusicologue franco-israélien, né en Allemagne est Directeur de recherche émérite au CNRS.

Danou Didi Azoulay, retraitée, née en Tunisie où elle a vécu jusqu’à ses 20 ans.

Simon Elbaz, auteur-comédien, compositeur-chanteur. Se consacre principalement au « Matrouz ». Né au Maroc.

Esther Kohn, rescapée d’Auschwitz, née en Pologne avec Cyrille Gerstenhaber, soprano qui enregistre pour la première fois en yiddish dans son nouvel album, Schubert Klezmer.

Michel Nedjar, artiste, a conçu un théâtre de poupées (danse macabre) qu’il anime par sa voix parlant un yiddish phonétique. Né en France. Il a fait une œuvre à partir du souvenir de la langue de sa grand-mère née en Pologne et parlant yiddish.

Yitskhok Niborski, professeur de yiddish. Né en Argentine.

Popeck, humoriste, a fondé sa carrière sur l’accent (celui de son père, juif roumain).

Haim Vidal Sephiha, Linguiste et professeur émérite de judéo-espagnol de l’Université Paris Sorbonne. Il est l’instigateur des premiers travaux portant sur le judéo-espagnol. Il est rescapé d’Auschwitz. Né en Belgique de parents turcs.

Talila, chanteuse de yiddish. Née en France. « My yiddish blues » est un de ses derniers albums.

Et les chanteuses qui nous accompagnent dans le film de leur voix, Jacinta, née en Argentine, ayant le yiddish comme langue première avec l’espagnol et le judéo-espagnol et Sandra Bessis, née en Tunisie,  est une spécialiste du répertoire séfarade, notamment judéo-espagnol, dont elle est de longue date une interprète reconnue. Avec la participation de Bernard Vaisbrot, enseignant de yiddish.

  www.laforcedunom.free.fr

 contact : celine.masson@free.fr

au FARBAND, 5 rue des Messageries, 75010 Paris
01 42 71 68 19
M° Poissonnière – Gare de l’Est
farbandusjf@hotmail.fr