Dans ce livret, écrit à partir d’une interview réalisée en 1994, Henry Bulawko parle de la vie, certes, mais surtout de la mort. Il revient avec émotion sur son expérience concentrationnaire.
Fils du rabbin Zalmen Bulawko, il est né le 25 novembre 1918 à Lida, alors en Lituanie. En 1925, sa famille décide de rejoindre la France. Henry aura deux frères et trois sœurs.
En 1942, c’est le drame. Jeune résistant juif de 24 ans, Henry Bulawko est arrêté le 19 novembre par un policier français du côté du Père Lachaise. C’est le début de l’horreur. Beaune-la-Rolande, Drancy puis Auschwitz par le convoi n°57.
Sous la férule des S.S. et des kapos, il va côtoyer la mort au quotidien. Une mort qui, à force, devient banale. Ramasser des cadavres par quatre, cinq, six voire sept à l’aide de brouettes, devient une habitude.
Dans cette interview entrecoupée d’interruptions régulières dues à l’émotion bien compréhensible de Bulawko, des mots terribles : « Je crois que la Mort dans le contexte du camp d’extermination, si logique dans le système nazi, si planifiée, scientifiquement, et si rigoureusement organisée-soutenue bien entendu par le sadisme de ceux qui nous gardaient et nous torturaient, des kapos qui tuaient parce que c’est la règle et qui s’y prêtaient si volontiers-résulte directement de son omniprésence, à tel point qu’lle ne comptait pour personne…Seule la réalisation du plan mortifère global comptait ».
En janvier 1945, à l’approche de l’Armée rouge, Henry Bulawko est forcé à participer à la terrible « Marche de la Mort » vers l’Allemagne. Il réussit à s’échapper à Blechhammer et se réfugie dans la forêt jusqu’à l’arrivée salvatrice des troupes soviétiques ? Le 10 mai 1945, il se retrouve à Paris, enfin libre. Lire la suite… →